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“Love Brings Love”, le dernier adieu de la mode à Alber Elbaz à découvrir au musée Galliera

by Camille Sanchez
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Près d’un an après le décès du créateur Alber Elbaz, le Palais Galliera lui rend hommage avec l’exposition “Love Brings Love”. Une présentation reprenant le défilé du même nom et qui était très attendue par les passionnés de mode. Nous avons eu la chance de la visiter avant son ouverture au public et allons vous la faire découvrir à travers cet article.

Une disparition trop soudaine. Souvenez-vous, le 24 avril dernier, Alber Elbaz était emporté par l’épidémie de Covid-19 à seulement 59 ans. La mode perdait l’un de ses génies qui avait triomphé à Paris en prenant la tête de plusieurs maisons de couture: Guy Laroche, Yves Saint-Laurent Rive Gauche ou encore Lanvin, avec des créations colorées composées de volumes, de volants, de plissés ou encore de drapés. Sa personnalité attachante, ses fameux dessins et son look reconnaissable avec ses lunettes rectangulaires et son nœud papillon ont marqué de nombreuses générations qui ont été sous le choc à l’annonce de son décès tragique. Et pour cause. En 2019, Alber Elbaz lançait sa propre maison, AZ Factory, dont la première collection était présentée début 2021, soit quelques mois à peine avant sa disparition.

Pour célébrer cet artiste à sa juste valeur, la maison AZ Factory a invité 46 designers de mode du monde entier, ayant travaillé à ses côtés ou tout simplement inspirés par son travail, à réaliser chacun une silhouette autour de sa personnalité et de son univers. Les 46 modèles ont rythmé le défilé hommage qui s’est déroulé le 5 octobre dernier au Carreau du Temple à Paris. Son nom ? “Love Brings Love”, “L’amour appelle l’amour”; un mantra cher aux yeux d’Alber Elbaz. S’il était très apprécié par ses compères, il l’était également par le public. Ce dernier n’ayant pas eu la chance de vivre en personne cet événement, c’est dorénavant chose faite. Le Palais Galliera a décidé de célébrer Alber Elbaz avec une exposition immersive grâce à la reproduction de l’ordre de passage des tenues, les effets, la musique et les lumières du défilé. Et nous l’avons découverte en avant-première. Suivez le guide !

Des jeux de matières splendides

Dans les deux salles de l’exposition, les volants côtoient les drapés, les mousselines de soie et les volumes. En arrivant dans le Salon d’honneur, les visiteurs découvrent une première partie des tenues du défilé. Et ce qui frappe le plus, ce sont les couleurs et les différents jeux de matières. Si Olivier Rousteing de Balmain mise sur un haut ajusté avec une mini-jupe blanche et des manches structurales roses pour faire honneur à sa maîtrise des tissus, Dries Van Noten propose une robe/manteau rouge à son effigie. 

Salon d’honneur – © Camille Sánchez
Dries Van Noten – © Camille Sánchez

Matthew Williams de Givenchy est quant à lui parti sur une robe noire en raphia et lurex avec un bustier vert en satin et perles. De son côté, Maria Grazia Chiuri à la tête de la maison Dior a créé une robe bustier en tulle et tarlatane sur laquelle ont été ajoutés des patchs en satin et peints à la main représentant les silhouettes dessinées par le designer. En admirant chaque pièce unique, on peut voir des images du défilé en question grâce aux écrans mis à la disposition des visiteurs. Une belle manière de voir le rendu des différentes tenues, plus belles les unes que les autres.

Maria Grazia Chiuri – © Camille Sánchez
Maria Grazia Chiuri – © Camille Sánchez
Matthew Williams – © Camille Sánchez

Quand la mode s’associe à la photo

Avant de déambuler dans la Grande galerie, les visiteurs sont invités à découvrir la salle “Alber Elbaz pour Lanvin par Steven Meisel”. Ce photographe américain très réputé a collaboré avec le designer de mode lorsque ce dernier travaillait pour la maison Lanvin entre 2001 et 2015. Au total, le duo complice a imaginé 17 campagnes publicitaires qui sont restées gravées dans la tête des plus férus de mode. Le photographe a su interpréter les mots et l’univers du créateur en donnant à chacune de ses robes une dimension nouvelle. 

L’une d’elles bénéficie d’un coup de projecteur unique. D’un jaune ensoleillé, elle s’inspire des voiles de vent arrière hissées à l’avant des bateaux. Le moindre souffle la fait gonfler et c’est ce qui a été recréé dans cette pièce. Un tableau envoûtant !

Alber Elbaz pour Lanvin par Steven Meisel – © Camille Sánchez

Des clins d’oeil à Alber Elbaz

En revenant dans la Grande galerie, notre regard est tout de suite attiré par la magnifique robe imaginée par Bruno Sialelli de Lanvin. Sur l’imposante traîne blanche, on découvre une très belle photo en noir et blanc d’Alber Elbaz. Sans hésiter, l’un de nos coups de cœur de l’exposition, même s’ils étaient très nombreux ! À ses côtés, on trouve une robe bustier en organza, velours et satin représentant le buste du créateur et signée par Rosie Assoulin mais aussi un costume en serge imprimé de coeurs rouges réalisé par Guram Gvasalia de VETEMENTS ou encore une robe drapée et volumineuse de Glenn Martens pour Y/Project, qui s’est inspiré de la célèbre robe de cocktail rose bonbon du créateur. 

Bruno Sialelli – © Camille Sánchez
Rosie Assoulin – © Camille Sánchez
Grande galerie – © Camille Sánchez

Si d’autres designers comme Jean-Paul Gaultier, Donatella Versace, Stella McCartney ou encore Pierpaolo Piccioli présentent également leurs modèles, la dernière pièce de cet hommage attire notre attention: un pardessus en satin brodé de perles et de paillettes, représentant différents personnages, et signé AZ Factory. Cette pièce n’est pas sans nous rappeler la silhouette du génie israélien. Pour preuve, sa propre maison de couture a accessoirisé cette tenue de son nœud papillon fétiche en velours et de couleur bordeaux.

AZ Factory – © Camille Sánchez

Une exposition complète et émouvante

Vous l’aurez compris, l’émotion est au rendez-vous de cette exposition à ne rater sous aucun prétexte. Pourtant bien riche, on en demanderait encore pour continuer à admirer l’œuvre du grand Monsieur Alber Elbaz. 

Et pour ceux qui, comme nous, souhaitent poursuivre cette découverte ou redécouverte de l’ensemble de son travail, un livre sera disponible à la boutique du musée courant mai : “Love, A Homage to Alber Elbaz”.

Informations pratiques :

  • “Love Brings Love” du 5 mars au 10 juillet 2022
  • Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris
  • 10 Avenue Pierre Ier de Serbie, Paris 16e
  • Ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h et les jeudis jusqu’à 21h
  • Billet exposition seule : 12€ (tarif plein), 10€ (tarif réduit), moins de 18 ans (gratuit)
  • Billet pour les deux expositions (“Love Brings Love” + “Une histoire de la mode”) : 14€ (tarif plein), 12€ (tarif réduit), moins de 18 ans (gratuit).
  • www.billetterie-parismusees.paris.fr
Tags: alber elbazAZ FactoryCoup de coeurexpositionfashionLove Brings LovemodePalais Gallieraparis
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