Elle était la doyenne de cette 9ème saison du Meilleur Pâtissier. À 70 ans, Reine avait réussi à s’imposer avec ses associations de saveurs audacieuses. Une marque de fabrique qui lui a permis de décrocher un tablier bleu, mais qui n’a pourtant pas suffi pour remporter cette finale 100% féminine, face à Élodie, Margaux et Bouchra. Pas de quoi se morfondre pour autant pour cette mamie connectée qui ne garde que des bons souvenirs de sa participation. Rencontre.
LCV Magazine : Vous êtes arrivée jusqu’en finale du Meilleur Pâtissier. Pensiez-vous aller aussi loin dans l’aventure ?
Reine : Non pas du tout. Je priais le ciel pour ne pas partir à la 1ère émission. Je m’étais dit que je serais contente si je restais 2⁄3 émissions. Et je suis allée bien plus loin … !
LCV Magazine : Qu’est-ce qui vous a motivée à participer à l’émission ?
Reine : Pour être honnête, rien ne m’y avait motivé car je n’y avais pas pensé. Ça s’est fait l’année dernière, au mois de Novembre, quand je suis allée voir mes petites filles à Bordeaux. Je leur avais apporté un gâteau qu’elles ont adoré et elles me disaient: “Mamie mais tu devrais participer !”. L’une des deux me saoulait avec ça.. (rires). Alors je lui ai dit de prendre son ordinateur pour m’inscrire en pensant qu’ils ne prendraient jamais une vieille de 70 ans. Et puis 10 jours après… j’ai été rappelée.
LCV Magazine : Appréhendiez-vous les caméras ?
Reine : Avant que je sois sur le plateau, j’appréhendais un peu le fait de cuisiner et d’avoir continuellement un journaliste qui pose des questions. Et en fait, dès la première émission j’ai oublié les caméras et les journalistes. Quand l’épreuve commençait, j’étais concentrée sur ma recette et j’oubliais tout le reste. Je me suis quand même vite rendu compte que c’était une émission où on devait montrer et expliquer aux téléspectateurs ce qu’on faisait. Donc je faisais attention à tout ça. Mais ça ne m’a posé aucun problème.
LCV Magazine : Que retenez-vous de votre participation ?
Reine : Si on se force et qu’on se donne du mal, on y arrive même si on a 70 ans. Les rencontres avec les différents chefs ont été extraordinaires, ça m’a beaucoup appris. On le voit d’ailleurs au fur et à mesure des émissions, que mes pâtisseries évoluent. Donc ça c’était vraiment sympa. Et puis toute cette jeunesse aussi. Avec mon mari, on a l’habitude car on est toujours entourés de jeunes que ce soient les petits-enfants, les copains des petits-enfants, les copains des enfants, etc. Ça c’était agréable, par contre, ce que j’ai moins aimé, c’était la fatigue. Ce ne sont pas les épreuves qui sont les plus épuisantes car on a vraiment de l’adrénaline qui nous pousse. Le plus long c’est d’attendre sur ce satané tabouret pendant la dégustation (rires). Je peux vous dire que Cyril et Mercotte sont consciencieux… ils prennent vraiment leur temps pour déguster ! Ce qui était dur aussi c’était que le temps soit si compté. Là j’ai senti l’écart d’âge: on l’a d’ailleurs vu sur l’épreuve avec la nougatine à étaler. Je sais faire de la nougatine, pas de problème; mais chez moi je la fais à mon rythme.
LCV Magazine : Vous parliez des chefs invités, y en a-t-il un qui vous a particulièrement touchée ?
Reine : Thierry Marx ! C’est un chef extraordinaire et un homme inspirant, que je suis depuis 30 ans. Pas seulement en pâtisserie mais pour l’ensemble de sa cuisine, car j’aime également beaucoup le salé. En plus de ça, je trouve que c’est un “homme bien” qui donne beaucoup aux autres. Il est dans le partage. Il faut savoir qu’après son épreuve, il est resté très longtemps avec nous pour discuter, échanger, nous donner des conseils.
J’ai été très surprise de ça au vu du “beau monde” qu’on a eu quand même. Les chefs ont été plein de bienveillance, de conseils, à notre écoute, etc. Je pensais qu’avec leur succès, ça leur avait un peu tourné la tête. Mais en fait pas du tout et ça m’a touché le cœur de voir ça.
LCV Magazine : De toutes les gâteaux que vous avez réalisés pendant votre aventure, lequel vous a le plus marquée ?
Reine : Il y en a deux. D’abord, celui avec le thé matcha et le yuzu pour la semaine “50 Nuances de crème”. J’aime faire les gâteaux, mais pas les manger car je ne suis pas très gourmande. Mais j’ai goûté celui-ci et j’ai adoré. Ensuite, mon cheesecake au gorgonzola. C’était extrêmement osé. Je ne sais pas pourquoi ça m’a traversé l’esprit. J’aime faire des associations un peu improbables, je teste beaucoup !
LCV Magazine : Et maintenant, quels sont vos projets ?
Reine : Je ne vais pas me remettre à travailler… même si je vois bien que Mercotte a commencé sa carrière à 65 ans ! Je vais peut-être passer un CAP de pâtissier, car je pense qu’il me manque certaines techniques. Et puis ça me plairait beaucoup de partager ma passion avec d’autres, comme je le fais avec mes petits-enfants et mes amis.
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