Ce lundi 23 novembre, CANAL+ débutait la diffusion de la série espagnole “Patria”. Composée de 8 épisodes, elle revient sur les heures sombres d’ETA à travers l’histoire de deux familles.
Adaptée du best-seller du même nom de Fernando Aramburu, HBO Europe a fait fort en produisant cette série sur un sujet encore très sensible en Espagne. Publié en 2016, ce roman s’est vendu à plus d’un million d’exemplaires. Il a également été traduit en plusieurs langues, et s’est vu recevoir de nombreux prix. Véritable phénomène littéraire dans la péninsule ibérique, en particulier au Pays basque, région où se déroule l’action, “Patria” retrace sur les trois dernières décennies, l’histoire de deux familles liées par le conflit indépendantiste basque.
Présentée en avant-première en septembre dernier au Festival international du film de Saint-Sébastien, “Patria” a été encensée par la critique espagnole. En août dernier, CANAL+ annonçait son acquisition et une première diffusion en France dans les mois à venir.
Deux familles opposées
“Patria” est avant tout un drame familial. La série montre l’opposition de deux mères de famille, anciennement amies. En 2011, le jour où ETA dépose les armes, Bittori décide de retourner dans le village où son mari Txato a été abattu quelques années auparavant. Sa motivation principale: découvrir enfin l’identité du tueur. Mais ce retour ne sera pas du goût de Miren, son ancienne amie, dont le fils Joxe Mari a été torturé et emprisonné pour terrorisme et soupçonné d’être l’assassin. Dans ce village basque où deux camps politiques se font face depuis plusieurs décennies, le pardon et la réconciliation ne semblent pas à l’ordre du jour.
Si “Patria” se concentre principalement sur les portraits de ces deux mères, l’accent est également mis sur leurs proches. Ces derniers tentant parfois de les réconcilier à l’instar de Arantxa, la soeur de Joxe Mari. Du côté des enfants de Bittori, chacun réagit différemment à la perte tragique de leur père.
Une plaie douloureuse à refermer
Cette série permet à de nombreux spectateurs de comprendre l’histoire de l’ETA, les motivations et les actes de certains de ses membres, mais aussi les séquelles laissées sur la population. Comment réussir à tourner la page ? Une question difficile pour certaines familles touchées par ces violences. “Patria” met donc l’accent sur la dimension humaine du conflit dans les trois dernières décennies d’existence de l’organisation.
Le succès des séries espagnoles
Avec “Patria”, l’Espagne prouve une fois encore qu’elle est un acteur majeur, au niveau international, dans la production de séries télévisées. Un succès qui a été principalement impulsé par Netflix et la diffusion du phénomène planétaire: “La Casa de Papel”. Depuis, la plateforme de streaming américaine mise sur d’autres formats comme “Élite”, “Les Demoiselles du téléphone” ou “Valeria”.
Mais avant l’expansion de Netflix, les chaînes de télévision françaises avaient acheté les droits de “Un Dos Tres”, “Physique ou Chimie”, “Velvet” ou encore dernièrement “El Embarcadero”. Des séries qui avaient plu au public français. Aucun doute que “Patria” saura le séduire à nouveau.
- “Patria“, tous les lundis soirs sur CANAL+ et disponible en intégralité sur MyCanal