Olivier Marchal est incontestablement le génie du polar français et un acteur entier. Torturé, à fleur de peau, il fait de l’humour son arme de prédilection. Son franc-parler dérange souvent, mais qu’importe… Il est comme cela, et c’est à prendre ou à laisser ! L’œil malicieux, hédoniste et spontané au possible, le personnage est attachant. Le tournage de la série « La Promesse » (TF1) ayant été interrompu pour cause de pandémie, il est parti s’isoler dans les Landes, une pause bien méritée après deux années d’un agenda surbooké. Et coïncidence, il séjourne dans la maison en bois où a été tourné le film « Papi Sitter » de Philippe Guillard. Au programme, l’écriture… Ce qui sans nul doute nous réserve une nouvelle pépite dont il a le secret. Mais, en attendant d’enchaîner avec la saison 3 des « Rivières Pourpres » et la promotion de BRONX, son prochain long métrage qui devrait sortir en septembre (mais la date reste incertaine), c’est aussi l’acteur que nous retrouverons bientôt dans un très beau projet au théâtre… et nous avons hâte !
Instagram : @oliviermarchalofficiel
LCV Magazine : Comment allez-vous Olivier ?
Olivier Marchal : Je vais très bien. J’ai profité du confinement pour faire un régime strict sans alcool, j’ai perdu 12 kilos, suis tout bronzé et en pleine forme !
LCV Magazine : Où étiez-vous confiné pendant ces dernières semaines ?
Olivier Marchal : J’ai été confiné pendant sept semaines dans les Landes, dans une jolie maison en bois, au milieu de la forêt. Seul. Car j’en avais vraiment besoin après deux années de tournage et de promotion sans vacances.
LCV Magazine : Comment avez-vous vécu votre confinement ?
Olivier Marchal : Je le vis très bien. Bizarrement. La première semaine a été très dure. J’ai commencé à bouffer et à picoler comme un sauvage vautré sur mon canapé, à regarder des films. Et je me suis dit que ça n’allait pas le faire à l’arrivée. Donc, j’ai commencé un super régime et j’ai abandonné la bouteille. Trop facile de se laisser aller. Je me suis surpris à pouvoir supporter ce régime draconien mais les premiers résultats en matière de perte de poids et de bien-être m’ont encouragé à tenir bon. Et aujourd’hui, je ne regrette rien…
LCV Magazine : Votre regard sur le monde et sur l’humain a-t-il changé ces dernières semaines ?
Olivier Marchal : Mon regard sur le monde n’a malheureusement pas changé. J’ai décidé très vite d’éteindre la télévision qui nous a abreuvé de ses émissions de merde, truffées d’experts à deux balles et de discours moralisateurs dont je n’ai que foutre. J’ai préféré l’allumer pour ne regarder que des films (j’avais la chance d’avoir toutes les chaînes de cinéma) et de redécouvrir de grands classiques, de me régaler avec ce cinéma français des années 50 qui me manque terriblement. Je préfère écouter Gabin que les discours à la con de nos politiques qui ont prouvé un degré d’incompétence rarement égalé dans notre histoire. Clémenceau et Churchill peuvent reposer en paix… Quant aux bobos et aux donneurs de leçons qui ont hanté certains débats, je les ai déjà oubliés. Sachant malheureusement qu’ils ne sont pas près de disparaître dans un pays qui a perdu tout son bon sens populaire, sa joie de vivre et sa culture… « L’oubli, condition d’existence » a écrit Gusdörf. On essaye d’oublier, mais c’est pas facile…
LCV Magazine : Comment avez-vous occupé vos journées ?
Olivier Marchal : J’ai occupé mes journées de la même façon : lever 6 heures/6 heures 30. Crème de régime au petit déjeuner. Ecriture de mon scénario de 7 heures 30 à 13 heures 30. Petite salade pour déjeuner. Séance bronzage de 14 à 17 heures avec lecture de bouquins (j’ai notamment dévoré le dernier livre de Delphine De Vigan « Les Loyautés », sublime !). Ecriture de scénario de 17 à 20 heures. Diner léger (salade ou crème de régime Gerlinéa). Et un bon film ou deux pour la soirée. Coucher minuit… De temps en temps, une promenade en forêt pour aller flirter avec mes potes sangliers et chevreuils…
LCV Magazine : Comment appréhendez vous l’après confinement ?
Olivier Marchal : J’appréhende l’après car je pense que les cons vont encore être plus cons. On va lâcher les bourrins dans les rues de Paris, le bruit des sirènes et des voitures va emplir à nouveau la capitale et on n’aura juste le loisir de se déplacer pour aller bosser. Sans bistrots, sans restos, sans cinoche et sans théâtre, PARIS que je détestais déjà va devenir encore plus anxiogène. Et rien ne changera dans les comportements car l’humain restera malheureusement l’humain…
LCV Magazine : Qu’est ce qui vous manque le plus ?
Olivier Marchal : Ce qui me manque le plus ? Mes potes, les dîners à picoler et à se marrer, et ma moto…
LCV Magazine : Quels « petits bonheurs » vous aident à tenir ?
Olivier Marchal : Les petits bonheurs qui m’aident à tenir ? Les films et l’écriture. J’écris beaucoup. Comme l’a écrit un écrivain dont j’ai oublié le nom : « L’écriture me débarrassait du reste du monde »… C’est ce que j’essaye de faire…
Portrait @ByBillyBob
Photo « chaise » : @zoemarchal
Merci de tout coeur à Carole Schmitz pour cet entretien avec Olivier Marchal (que nous aimons tant) dont le franc-parler et la sensibilité à fleur de peau sont tellement régénérants... <3