L’hôtel du Ministère est un établissement dont la vision claire dessine le luxe en point de mire et atteint sa cible sans encombre. Planté dans le bon côté du quartier de la Madeleine à Paris, il séduit notre rédaction par un positionnement de caractère, hors des sentiers battus, sur un segment où il est souvent moins risqué de reproduire les recettes des autres…
Dirigé et géré avec une vision claire par Isabelle Thos la quarantaine, depuis novembre 2011. Son parcours est issu de l’hôtellerie dans un versant plutôt marketing teinté de commercial. Lors de la visite guidée, elle souffle comme un secret son admiration pour les propriétaires des lieux, qui préfèrent la discrétion aux feux de la rampe. Et se retrouver à la tête d’une entreprise familiale signifie beaucoup – confie-t-elle -, en terme de confiance. Une notion qui compte pour cette directrice à l’allure contemporaine, en cohérence avec l’état d’esprit de cet espace situé à quelques pas de la Madeleine et de la place Bauveau, une adresse piquée sur la petite rue de Surène. Un brin en retrait, à l’écart du tourbillon de la ville et pourtant en plein cœur de son triangle d’or. C’est qu’il s’agit de “gérer l’hôtel comme elle gérerait sa maison ” parce que “chaque client est considéré comme un invité”. L’annonce communique tout le charme d’une demeure de province, où l’on a ses marques depuis des décennies, où l’on pose ses bagages lorsqu’ils deviennent trop lourds à force de traverser la planète. Même à proximité de son chez soi et juste pour se remettre les idées en place. Pour reprendre lecoursde la bataille et porter haut le menton sans qu’il tremble.
L’équipe est à disposition – ce n’est pas un vain mot ici -, impliquée et à l’écoute. Madame Thos parle de chacun en le nommant par son prénom, avec un mot particulier afin de démontrer une attention toute particulière. L’endroit ne ressemble pas, dans les apparences en tout cas, à tous les autres du même genre sur le segment de l’hôtellerie de luxe. Avec cette volonté non dissimulée de s’appuyer sur ses ressources humaines. Nous (la rédaction LCV Magazine) adhérons à cette conception du luxe par le service, dans la mesure où nous pensons sincèrement que c’est ici que l’on peut devenir inimitable, en proposant une dimension en plus de l’équipement luxueux, fondée sur le recrutement des âmes dont l’énergie se destinera le mieux possible à ses hôtes. Au Ministère, onze personnes dont trois issues de l’ancienne équipe, avec Moshe qui “réédite une clé” avec cette bienveillance discrète… L’efficacité et le regard attentif de l’hôtesse au petit déjeuner sont ceux d’une petite fée ; le client ne peut que ressentir un climat de calme et de gentillesse qui est tout sauf compassé.
24 chambres, dont 3 juniors suites prix ( ch : 210 à 475€ suite de 495 à 655€). Les chambres sont spacieuses et tout est prévu pour un repos au calme. Chaque détail est minutieusement pensé ainsi la station d’accueil internet pour Iphone, une literie au confort irréprochable et des rideaux occultants aussi efficaces que astucieusement délicats. A savoir que pour la rénovation de septembre 2011, tous les matériaux utilisés sont naturels : ainsi le bois de bouleau. Cette volonté de nature se retrouve aussi dans les savons et shampoings des invités. Ce choix stratégique nous plaît et ne laisse pas insensible. L’architecte François Champsor a sélectionné des couleurs vives, un desk d’accueil en bois et en rondeur avec à quelques encablures un espacerepos et internet en vitrine, chaleureux ou un fauteuil , alliance de patchwork chamarré nous attend pour nous lover au calme, préservé du mouvement de l’entrée par une sculpture qui joue le paravent. Un puit de lumière inonde le salon du petit déjeuner d’une lumière bienvenue qui s’étire sur le jardin terrasse ,au-dessus de nos têtes ,rejoignant le ciel parisien, comme un patio suspendu. Un bar a vin “bio”, unique en son genre parmi les établissements parisiens de ce type (des limonades ou jus de fruit bio), a construit sa réputation grâce au conseiller en œnologie attentif aux crus moins évidents mais succulents. La clientèle apprécie ses trouvailles. A ce sujet, ce bar est un événement en soi, et le Ministère propose un forfait dégustation autour de 5 crus ; existent aussi “les après bureau du Ministère” de 18 à 21 heures du mardi au vendredi, pour satisfaire cette volonté créative de l’hôtel. La présence de lithographies et d’œuvres d’art : sculptures, fauteuils, en compagnie de Lynch ou Petibon dans une interprétation de la modernité qui nous interpelle agréablement. L’univers ministériel n’a décidément pas fini de nous séduire…
L’hôtel du Ministère
31 rue Surène 75008 Paris
www.ministerehotel.com
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