Photographier pour raconter, pour émouvoir. Travailler hors du temps, être dans une autre dimension. Kumhb Mela, un pèlerinage extraordinaire, un moment unique, des photos qui parlent de cette force supérieure qui peut réunir des millions de personnes au même endroit au même endroit, de cette envie de partage, de communion, cette recherche d’amour, de pardon et de rencontre. Le photographe James Hervey a su capter grâce à ses portraits l’univers envoutant de cette manifestation.
Kumbh Mela, 2001. Inde, 75 millions de personnes
James Hervey était en Inde en janvier 2001, il assiste au Kumbh Mela, pèlerinage Hindou qui a lieu tout les douze ans. 75 millions de personnes prennent part à cette manifestation, sans doute une des plus importantes du monde.
C’est l’instant de la purification, du pardon. L’inde est mon atelier.
James Hervey ne va pas à la chasse aux images. Il photographie en fonction de critères précis, il fait parler son instinct. “La logique de l’âme et du cœur sont en corrélation.” Le photographe ne se sent bien que lorsque tous les bons éléments sont réunis. Il ne faut en aucun se poser de questions, juste être la avec les personnes que l’on a croisé, a qui l’ont a parlé, à ces rencontres qu’il a eu envie de photographier. Cette image est l’une de celle qu’il a retenu de son voyage, ces deux femmes, qui sont-elles l’une pour l’autre : sœurs, amies, ou tout simplement inconnues rencontrées en ce jour de pardon ? Et pourtant elles posent sous l’œil aguerrie du photographe comme si elles se connaissaient depuis toujours.
Il n’y a aucune bousculade. Rendez vous compte ces millions de personnes. Tous ces pèlerins qui assistent à cet événement sont là pour être ensemble, dans un esprit fraternel. Etre la avec les autres et pour les autres. Se laisser aller dans ce lieu sacré des dieux. Le Gange est l’instrument de cette réunion hors norme.
“Mes photos sont de moins en moins réfléchies, je vois des scènes dans ma tête et je me rends compte qu’elles sont très classiques. Je ne veux pas faire quelque chose de répétitif. Une photo demeure lorsqu’elle est nouvelle, lorsqu’elle n’a pas encore été prise. La convergence de rivières permet aux baigneurs de purifier toutes les traces karmiques.” James Hervey se rend Vârânasî une semaine la première fois en janvier 2001, il y retourne ensuite 3 jours d’affilés. La population entière le laisse entrer dans ce partage sans nom, dans cette effusion de joie. Ses photos représentent toute l’émotion ce qui se dégagent de cette manifestation. Le noir et blanc donne a la photo une difficulté en plus, faire passer une émotion très forte sans avoir l’aide de la couleur. “J’ai en quelque sorte fini mon travail en Inde, c’est un pays très particulier qui prend aux trippes, je suis touché par les qualités de ce pays, ce sont des qualités universelles.”
“Il y a une telle balance entre l’Inde et la France. En Inde, il faut aller à la rencontre des gens. Ceux que tu rencontres te donnent des clés pour comprendre leurs modes de vies.” Les photos de James Hervey mêlent le côté instinctif et magique de l’Inde .Toujours en corrélation ces deux mondes se jouent de ses portraits. “Je prends rarement des visages. Mais étonnement cette fois-ci avec toute cette effervescence, cette foule qui communiquait entre elle, il y avait une telle énergie qui se dégageait de cet événement.”
James Hervey a su capter en image bien sur mais aussi intellectuellement les attentes de cette population, ses mœurs et ses a aspirations. Ses photographies parlent d’elles mêmes. Le pèlerinage auquel il a assisté lui a fait prendre conscience de ses attentes en tant que photographe. “Si une photo n’est pas prise après 5 secondes, ce n’est plus la peine. Il faut laisser tomber, une photo doit être instinctive, évidente et surtout ne pas être déchiffrée à l’avance.”