Torrick Ablack aka TOXIC est un artiste de 55 ans né dans le South Bronx en 1965. Il commence à faire du graffiti dès l’âge de 13 ans, avant de croiser la route Jean-Michel Basquiat. Aujourd’hui le dernier survivant d’un groupe puissant et extrêmement influent sur la scène graffiti des années 80, il nous confie son confinement en compagnie de son chien Uno, où la couleur demeure, envers et contre tout…
Instagram torrick_aka_toxic et toxtmk
LCV Magazine : Comment allez-vous ?
Toxic : Pour le moment tout va bien, je ne suis pas à plaindre.
LCV Magazine : Comment vivez-vous votre confinement ?
Toxic : Je le vis plutôt bien d’autant que l’année passée, j’ai fait une chute et je me suis facturée plusieurs cotes, ce qui m’a obligé à rester au repos chez moi pendant 4 mois… C’était une sorte de confinement avant l’heure. La seule différence actuellement est que je suis libre de mes mouvements, ce qui n’était pas le cas l’an passé et bien entendu pas question de recevoir de visite. Aujourd’hui, il est impératif de rester chez nous, et nous devons tous nous y résigner pour venir à bout de ce virus. Alors #restezchezvous !
Torrick Ablack en confinement #covid19
LCV Magazine : Comment vous occupez-vous ?
Toxic : Je peins, je cuisine, je me promène aux alentours avec mon chien Uno car j’ai la chance de vivre à la campagne ce qui rend les choses plus faciles pour moi, que pour tous ceux qui vivent en ville, dans les appartements quelques fois exigus.
LCV Magazine : Est-ce que vous parvenez à travailler à distance ?
Toxic : J’ai mon atelier dans la maison dans laquelle je vis, donc la question ne se pose pas…
LCV Magazine : Quels « petits bonheurs » vous aident à tenir ?
Toxic : Rester plus que jamais en contact avec mes amis, ma famille, ce qui pour moi est une pratique habituelle, et si généralement on se dit « pas de nouvelle, bonne nouvelle », par les temps qui courent ne pas avoir de nouvelles de ses proches devient inquiétant. De fait, chaque matin je m’astreins à envoyer un petit mots à tous ceux qui comptent de Florence à Paris en passant par NY, la Suisse etc… Je pense que c’est le moment pour nous, “êtres humains”, de reconsidérer nos priorités, de revenir à l’essentiel et de nous rendre compte que peut-être ce qui pouvait nous sembler prioritaire n’était que futilité. J’espère que mes congénères prendront conscience de tout cela, et du fait qu’au fond cette planète c’est tout ce que nous avons et qu’il faut la chérir.
Entretien concocté par Carole Schmitz, que nous remercions...