Né d’un savant mélange entre le jazz, le funk et les rythmes africains, l’Afrobeat continue de briller à travers le monde. En octobre dernier à la Dynamo de Banlieues Bleues de Pantin, ses représentants rendent hommage au créateur de cette musique qui réveille les sens, Fela Anikupalo Kuti , Nazaire Bello, l’un de ses héritiers musicaux et organisateur de l’événement nous entraîne dans le monde du son Afrobeat.
Qu’est-ce que Fela Kuti a crée en inventant l’Afrobeat ?
Fela a inventé une musique magique. Influencé par la musique nord Américaine et des artistes comme James Brown ou Nina Simone, il a ajouté sa patte Africaine. Les chansons de Fela c’est avant tout dans le rythme qu’on les apprécie. Un rythme africain entraînant et accompagné par des notes de jazz et/ou de funk. Et c’est au moment où le rythme vous emporte, que vous êtes happé dans la transe musicale, que Fela commence à chanter, terminant de transporter vos sens. Il y a une grande spiritualité dans l’Afrobeat de Fela. Sa musique s’inspire des divinités de l’Afrique, notamment du vaudou. Quand on écoute une chanson de Fela, on est comme connecté à lui. Ce n’est pas pour rien que Paul McCartney, Sting ou le regretté Prince se revendiquent proches de la musique de Fela. McCartney à par ailleurs soutenu Fela et lui a ouvert le fameux studio d’Abbey Road.
Comment Fela a influencé votre musique ?
C’est d’abord par les messages forts, omniprésents dans son œuvre. Fela a toujours combattu pour la liberté. La liberté des femmes qu’il aimait tant et surtout la liberté de l’Afrique asservie par des tyrans. Fela est d’autant plus d’actualité aujourd’hui qu’il a toujours dénoncé ce qu’il appelait la « Democrazy ». Pour ma part, j’ai découvert Fela petit, je l’écoutais en jouant dans le sable rouge de mon pays, le Ghana.
Mais il fallait faire attention, c’était une musique interdite car révolutionnaire. Ma famille qui était assez conservatrice ne voulait pas que je sois influencé par les idées progressistes du « Black President ». Mais aujourd’hui, j’en ai fait mon art, ma musique et je m’en sers pour rapprocher les individus et tenter d’effacer les barrières entre les cultures.
Et quelles autres figures de l’Afrobeat seront présentes durant le Fela Day ?
Ils seront nombreux. Nous avons 14 intervenants qui monteront sur scène pour jouer les plus grands titres du Black President, mais aussi des chansons de Fela qui n’ont pas été interprétées sur scène depuis sa mort. Il y aura le grand Kiala Nzavotunga, l’ambassadeur de l’Afrobeat, ancien guitariste pour Egypt 80 (le groupe de Fela). Il y jouera notamment son nouvel album « Money ».
On pourra également y trouver l’un des artistes les plus talentueux de sa génération, Djeuhdjoah. Il définit sa musique comme étant afroeuropéene, chantant l’Afrobeat en français et reprenant les morceaux de Fela en les contextualisant de manière théâtrale. Il fait vivre ses chansons par des sketchs et des jeux de mots, auquel le public participe. De cette manière, on pourra célébrer, comme il se doit, la musique et l’héritage du grand Fela Kuti.
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