La vie de Stéphane Ferrara a commencé dans une cave de banlieue alors qu’il s’entraîne à la boxe, en cachette de ses parents dans les sous-sols de son immeuble à Bobigny. Elle se poursuivra sur les rings et les feux des projecteurs, puis enfin sur les plateaux de cinéma. Une vie bien remplie, pleine de combats parfois terribles, souvent cocasses, faite de belles rencontres aussi. Une vie qui a fait de lui un homme franc, attachant et … « Direct » (La Martinière). Interview sans langue de bois autour d’un déjeuner à la « Strada »(2, av. Paul Adam Paris 17e) chez son ami Mimo…
LC&V Vient de sortir « Direct » un livre dans lequel vous nous parlez de vos années boxe, de vos débuts au cinéma… Qu’est ce qui vous a donné envie de l’écrire ?
Stéphane Ferrara : Toute cette histoire, qui est l’histoire de ma vie bien sûr, prenait beaucoup de place et j’ai fini par me dire qu’il était temps justement de faire le ménage. J’ai eu besoin comme d’expulser certains souvenirs. J’ai consacré un an à l’écriture de ce livre, à ne faire que cela, me replonger dans le passé, à rassembler les souvenirs drôles pour certains, people pour d’autres, à remettre de l’ordre dans la banque de données de ma mémoire.
LC&VEst-il vrai que c’est Mohamed Ali qui vous a donné envie de faire de la boxe ?
Stéphane Ferrara : Absolument. Ali reste pour moi le sportif du siècle. Un grand Monsieur. Et ce non pas parce qu’il était boxeur, il aurait été handballeur ou rugbyman mon opinion aurait été la même chose. J’ai toujours trouvé que cet homme était doté d’une force mentale incroyable.
LC&V Que vous a appris la boxe ?
Stéphane Ferrara : Qu’avec un mot on peut faire plus mal qu’avec un coup de poing. La violence est souvent une forme de faiblesse, le dernier refuge de l’incompétence.
LC&V Joli palmarès que le votre : 22 victoires contre 2 défaites et 1 matchs nuls. Avec le recul, quel regard portez vous sur ce parcours ?
Stéphane Ferrara : Je ne suis pas homme à regarder en arrière, cependant il est vrai que quelques fois, pour savoir où l’on va il est important de jeter un œil dans le rétroviseur. Et, je dois avouer que je dois faire cet exercice, je n’ai pas trop à me plaindre, ni dans ma vie de sportif, ni dans ma vie d’homme. Je peux faire face au miroir, je n’ai peut être pas été bon à tous les coups mais j’ai fait de mon mieux, je n’ai jamais volontairement fait de tord à qui que ce soit. La boxe m’a appris à être respectueux et civilisé… un travail que mes parents ont commencé, il ne faut pas l’oublier. Ils m’ont éduqué dans le respect du pays qu’ils avaient choisi, à respecter les filles également – nous étions 7 enfants dont 4 filles et 3 garçons… et j’avoue que cela m’a beaucoup aidé dans ma vie d’adulte car à mon époque filles et garçons ne fréquentaient pas les mêmes écoles alors lorsque vous n’aviez pas de sœurs, il n’était pas toujours évident de comprendre la gente féminine.
LC&VVient ensuite le cinéma… une nouvelle histoire de rencontres ?
Stéphane Ferrara : Oui absolument. Et dont la plus importante reste Godard. Si je n’avais pas rencontré Godard je n’aurais sans doute jamais fait de cinéma ! Ce fut la bonne personne, celle grâce à qui tout est devenu possible. Ce fut l’une de mes plus belles rencontres dans ce métier… voir même la plus belle !
LC&VQuel parallèle feriez vous entre ces deux métiers ?
Stéphane Ferrara : Il y a en effet beaucoup de similitudes entre ces deux métiers. Dans l’un et l’autre vous êtes souvent très entouré et pourtant en boxe, lorsque vous montez sur le ring et que le gong sonne, tout comme au cinéma lorsque vous entrez sur le plateau et que vous entendez “Moteur. Action”… Vous vous retrouvez seul et c’est à vous de faire vos preuves. La moindre erreur pourra alors vous être fatale.
LC&VQuels sont encore vos rêves ?
Stéphane Ferrara : Pouvoir continuer à ne pas mettre le réveil lorsque je n’ai pas envie de le mettre !!!
Propos recueillis par Carole Schmitz
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